Brève Bio
Jacques Trovic naît le 15 juin 1948 à Anzin au 486 rue Jean Jaurès. De santé fragile il restera auprès de sa mère et de sa soeur qui vont l’initier au canevas, à la broderie.
Entre 14 et 16 ans il s’émancipe du canevas acheté en mercerie pour produire sa première oeuvre : « La Scène espagnole » dont il aura lui-même choisi le sujet. C’est une broderie de laine et de tissus appliqués. Jacques Trovic a trouvé sa technique de prédilection. À partir de ce moment là, il va développer une oeuvre marquée par la profusion des thèmes et une production prolifique. (400 d’après Jacques Trovic).
De 1964 à 1970, Il suit des cours de peinture, mosaïque, tapisserie à l'école des Beaux Arts de Saint- Amand-Les-Eaux. Dès ses débuts Jacques Trovic est un artiste multi-récompensé. En 1976, sa première rétrospective lui est offerte au Musée des Beaux arts de Tourcoing. D'Helsinki à New York, du Vénézuéla au Japon et dans toute l'Europe ses oeuvres n'auront cessé de voyager. Les grands musées d'Art Brut, d'Art Naïf et d'Art singulier lui achèteront des oeuvres.
Il meurt le 27 octobre 2018 en Belgique alors qu’il était hébergé en semaine depuis 8 ans au Centre: la Pommeraie Il y a poursuivi jusqu’à la fin son oeuvre de maître tapissier.
L'homme Trovic
De l’avis de tous ceux qui l’ont rencontré, Jacques Trovic était une personnalité attachante.
Cette expression qui ne restitue pas la complexité du personnage est pourtant très profonde. Car l’attachement que Jacques créait autour de lui était la conséquence de ce que la vie avait fait de lui. Reclus dès l’enfance, surprotégé du fait de son état de santé fragile, de sa personnalité peu conforme à celles des enfants de son milieu ouvrier, il était vulnérable et peu adapté aux réalités concrètes. Ce fut une des formes de son « handicap ».
En revanche il surdéveloppa une sensibilité, une intuition, qui lui donna la capacité de ressentir « d’instinct » la qualité humaine de son interlocuteur., et de se « brancher » avec sa part sensible, intime. Ajouté à cette compétence, son hypermnésie lui faisait se souvenir des anniversaires, des mariages, naissances. Il n’oubliait jamais d’envoyer une lettre ou une carte postale. Alors rien d’étonnant à ce que « ça prenait » tout de suite et qu’un attachement réciproque s’en suivait.
Mais Jacques Trovic était aussi ce prince qui offrait à ses visiteurs des paniers garnis de toutes les spécialités de sa région, c’était cet homme qui garda très vif un peu de son esprit d’enfant, qui pouvait en vouloir jusqu’à la fin de ses jours à quelqu’un qui l’avait floué, et qui par dessus tout a orienté toutes ses décisions en vue la reconnaissance de son oeuvre et cela jusqu’à son dernier souffle.
Lire aussi sur le Blog des Solèls : L'homme Trovic, une personnalité attachante.
Son oeuvre
Comment parler avec un peu de recul de cette oeuvre ?
- En évaluant la multitude d’oeuvres réalisées en 58 ans de travail ?
- En les classant par thème ?
- En rappelant les techniques utilisées, leur évolution s’il y en a une ?
- En déchiffrant sur tant d’années le sens profond de ce travail , sa necessité dans la vie de l’artiste ?
- En éclairant l’atypie de certaines oeuvres ?
- En rappelant les oeuvres détériorées, perdues, volées, jetées, disparues ?
- En évoquant le projet de faire oeuvre de l’artiste lui-même ?
- En parlant de mon oeuvre préférée ?
En ce qui concerne le nombre, Jacques Trovic parlait de 400 oeuvres. Il n’y a pas de raison de ne pas le croire. S’agissait-il des tapisseries ou de l’ensemble de son oeuvre : dessins, peintures, mosaïques, tapisseries? A ce jour, j’ai pu voir réellement, ou sous forme de reproduction photographique, ou encore vu et entendu citées, près de 276 oeuvres dont 239 tapisseries.